Brevets en informatique quantique : état des lieux et perspectives

[15/03/2023]

L’Office Européen des Brevets (OEB) publie régulièrement des rapports d’analyse sur les dépôts de brevets concernant des technologies dites « futures et émergentes », qui sont vouées à jouer un rôle important dans les années à venir. Ces rapports sont essentiellement d’ordre statistique, et visent à identifier les tendances et les perspectives dans ces technologies. Ainsi l’OEB a publié notamment de tels rapports sur les brevets relevant de l’immunothérapie, l’IA ou encore la production d’hydrogène.

Le 25 janvier 2023, l’OEB a publié un nouveau rapport sur les brevets d’informatique quantique.

Ce rapport met en lumière un décollage du nombre de demandes de brevets en lien avec l’informatique quantique à partir de 2012. Sur une période de 10 ans, le nombre de familles annuellement publiées sur cette technologie a été multiplié par près de 12, et atteint presque 6000. Dans le même temps, le nombre de familles annuellement publiées tous domaines confondus n’a été multiplié que par 3.

Les déposants les plus actifs sont essentiellement américains, avec en tête et de loin IBM (401 familles), suivi de Toshiba/Nuflare Technology (312 familles), Intel (254 familles) puis Microsoft (246 familles). Il y a malheureusement encore peu d’acteurs européens.

En outre, ce rapport identifie plusieurs « sous-domaines » de l’informatique quantique qui se détachent :

1. Le premier, et le plus ancien, est « réalisations physiques », qui concerne la fabrication pratique d’un ordinateur quantique ;
2. Le second, « correction et atténuation d'erreurs quantiques », vise à corriger les défauts des réalisations physiques, et est souvent de nature algorithmique, même si on trouve aussi du hardware dans ce sous-domaine. Il est récemment passé devant le sous-domaine réalisations physiques en termes de dépôts.
3. Le dernier, « informatique quantique et IA » concerne l’application spécifique de l’informatique quantique aux algorithmes d’intelligence artificielle, qui se révèle extrêmement prometteuse du fait du parallélisme quantique. Ce sous-domaine, très mathématique par opposition aux deux premiers, est quasiment inexistant avant 2015, mais enregistre une progression spectaculaire qui va bien au-delà des autres sous-domaines. Il est tout particulièrement à surveiller.

L’OEB annonce déjà qu’au vu du dynamisme de cette technologie, de nouvelles classes CPC vont être créées, et de nouveaux sous-domaines vont émerger. Un nouveau rapport est d’ores et déjà envisagé.

Germain Maureau dispose d’une équipe dédiée sur ces technologies et se tient à votre disposition pour toute question.